Le 27 juin en fin de journée, la salle de réunion du complexe sportif du Sportenum s’anime. Autour d’une grande table, dans une ambiance à la fois détendue et studieuse, trois figures du CS Saint-Louis HB se retrouvent pour faire le point : le président Laurent Juge, le trésorier Brice Caudoux et le salarié sportif Antonin Graulier. Ordre du jour : bilan de la saison, projets pour 2025–2026… et une absence remarquée : la traditionnelle fête de fin d’année n’aura pas lieu.
Pendant près de deux heures, l’échange reste posé, mais l’atmosphère s’intensifie lorsque j’aborde la question de l’absence de fête de fin de saison.
« C’était un moment pour rassembler les licenciés et leurs familles autour du handball en fin de saison », commence Antonin Graulier, le salarié du club. Le président, Laurent Juge, enchaîne en soulignant la dimension historique de cet événement :
« Depuis que je suis à la tête du club, en 2015, on a toujours organisé quelque chose. J’ai fait revenir l’Assemblée Générale, et elle a toujours été accompagnée d’un pot, qui, petit à petit, est devenu une vraie fête. »
Brice Caudoux, le trésorier, resté jusque-là en retrait, semble avoir anticipé la question qu’il sait inévitable : pourquoi n’y a-t-il pas de fête cette année ?
« Le calendrier est trop chargé. La saison a été intense jusqu’à mi-juin. Organiser une fête après cette date aurait été de trop. Et on veut aussi éviter de lasser, ne pas faire la même chose chaque année. » Laurent Juge acquiesce : il est vrai que la saison du CS Saint-Louis HB n’a pas été de tout repos. Elle s’est étalée presque sans pause, de la reprise des entraînements dès août jusqu’aux derniers matchs U11 à la fin juin.
Le président présente cette absence comme un choix collectif, validé lors d’un vote au sein du comité directeur réuni en avril. Le vote fut unanime. Un consensus probablement lié à la fatigue des bénévoles, après une saison particulièrement dense.
Un constat que partage le trésorier Brice Caudoux :
« Ce n’est pas une question de budget. Le calendrier était serré et on ne voulait pas surcharger les bénévoles après une saison déjà bien remplie. »
Avec notamment le tournoi fluo, très apprécié, ou encore un match amical de haut niveau entre Besançon et RTV Bâle.
« C’est un réajustement tactique. On veut innover, tester d’autres formats et ne pas rater le virage de la génération Z », conclut Brice Caudoux.
Une fête absente… mais un club vivant
Après le succès du Tournoi des Légendes l’année dernière, beaucoup de membres s’attendaient à un événement similaire cette saison. Finalement, non. Antonin Graulier l’explique clairement :
« Le Tournoi des Légendes s’est très bien passé. Mais cette année, avec le tournoi des Trois Frontières ou encore le tournoi fluo, on voulait innover. »
« Les gens ont compris pourquoi », assure le président Laurent Juge, dont le discours semble avoir convaincu les adhérents, malgré une légère déception chez certains, face à ce qu’ils perçoivent peut-être comme l’événement de trop.
Antonin Graulier nuance :
« Il y a eu un peu de déception, donc on a quand même organisé une après-midi parents/enfants le 19 juin. »
Un moment simple et convivial, pour maintenir le lien entre générations autour du terrain.
Si l’annulation d’un tel moment festif peut poser la question de la cohésion dans une structure associative, le trésorier Brice Caudoux reste confiant :
« Cette décision est le fruit d’une vraie réflexion. Et d’autres événements peuvent remplir ce rôle. Il ne faut pas forcément un jour “spécial” pour créer du collectif. »
Le club mise ainsi sur d’autres temps forts à venir, comme le tournoi pro des Trois Frontières en janvier ou encore l’Assemblée Générale de septembre.
Une absence pour mieux préparer demain
L’ambiance s’était un instant assombrie au moment d’évoquer l’annulation de la fête. Mais dès que la discussion glisse vers l’avenir, les visages s’éclairent.
Antonin Graulier réagit immédiatement :
« On prépare de gros événements pour 2025–2026, avec des dates qu’on veut inscrire durablement. Par exemple, le tournoi pro des Trois Frontières va se dérouler sur tout un week-end. On crée aussi une commission événementielle pour structurer tout ça. »
Une absence donc… pour mieux préparer la suite.
« C’est du long terme. L’objectif est d’ancrer certaines dates dans la mémoire du club », insiste Antonin.
Les projets avancent bien dans ce club porté par une dynamique familiale. Et cela commence dès septembre, avec deux événements forts : l’Assemblée Générale et un tournoi U11.
S’ajoute également une nouvelle structuration interne du club, pensée pour accompagner cette montée en puissance.
Antonin conclut avec détermination :
« On veut repartir sur les chapeaux de roues, avec des événements qui marquent. »
L’annulation de la fête de cette année n’est donc pas un recul, mais bien un réajustement tactique, réfléchi et assumé.
– Article rédigé par Gebril Ferhat